En dépeignant avec une âpreté cruelle les manies de son tiercé de losers blafards et suicidaires, le dénommé Alejandro Gonzàlez lnàrritu dissèque le cadavre de la désolante humanité avec un oeil-scalpel à la fois ultra-concret (on n'a pas souvenir combats de clebs filmés avec une telle invention fougueuse) non moins ultra-abstrait : quand le chien-chien de la top-model se barre sous le plancher, c'est comme si on se promenait dans l'inconscient inavouable de la dame...

OLIVIER DE BRUYN

Lire l'article : http://www.premiere.fr/ns_grandecran/index_tjrs.html







Au coeur des récits se faufile une élégance inattendue, " superflue " pourrait-on dire en regard des exigences narratives, mais qui donne à l'ensemble une beauté improbable, et désigne un véritable cinéaste.

Jean Michel FRODON

Lire l'article : http://sortir.lemonde.fr/article/0,3118,111323,00.html







Un triptyque où règne le hasard, comme Kieslowski les aimait. Où les destins des personnages se brisent et ceux déjà brisés reprennent soudain vie. Voici un premier long métrage étonnant, réalisé par un jeune loup venu de la pub (ça ne se sent à aucun moment) et inspiré par un roman de Guillermo Arriaga.

Lire l'article : http://www.telerama.fr/culturama/ftp/cine/01_11_00/inarritu.asp







" Brillant et mordant "

Un chien saigne sur la banquette arrière d'une voiture qui roule à tombeau ouvert dans une rue de Mexico. Chose étrange, le sang d'un canidé, au cinéma, a quelque chose de plus troublant que le sang humain, artifice dont les réalisateurs, ces derniers temps, ont abusé, au risque d'émousser notre compassion naturelle (tout lasse). Au volant du bolide, Octavio, un jeune prolétaire qui emmène chez le vétérinaire son molosse de combat révolvérisé par un petit caïd. A ses trousses, une bande de tueurs très en colère. La caméra aboie. Le montage hurle à la mort. L'image ne tient plus en laisse. Cela sent l'urgence et la maîtrise. Vous êtes dans "Amours chiennes", le premier long-métrage du Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu, dont le cinéma fait moins songer à Bunuel qu'à un Scorsese dopé par l'éréthisme des mélodrames latino-américains. Ici, Octavio est dingue amoureux de la femme de son frère, une brute qui tient la caisse d'une supérette le jour et attaque les banques la nuit ; un jeune patron engage un tueur pour se débarrasser de son associé ; et un chihuaha disparaît sous un parquet pour revenir hanter par ses grattements nocturnes un top model avec une jambe en moins.
"Amours chiennes", c'est trois histoires puissantes, artificiellement reliées par un accident de voiture et la thématique du chien. C'est aussi un portrait de Mexico l'Anxiogène, ville-pitbull de 20 millions d'habitants, enragée par la corruption et la violence. " On y pratique le kidnapping express ", explique Gonzalez Inarritu, 37 ans, fils d'un marchand de fruits, ex-animateur de radio et directeur de Zeta, une grosse agence de communication (…). "On vous enlève, le temps de vider votre compte en banque avec votre carte de crédit et de tout voler chez vous. Après, on vous relâche ou on vous tue. (…). Pendant le tournage, deux gosses d'une quinzaine d'années avec des flingues énormes nous ont attaqués devant la maison où on filmait les combats de chiens. A la fin, ils nous protégeaient comme des gardes du corps et ils ont même refusé qu'on les paie. Comme Octavio, j'ai grandi dans cette violence. J'ai toujours vécu dans cette atmosphère d'anarchie. C'est pourquoi, par exemple, j'ai perdu la bonne opinion que j'avais du sous-commandant Marcos, dont la violence, si elle m'a semblé légitime jusqu'en 1994, me paraît aujourd'hui une réponse condamnable et stérile, la réponse orgueilleuse d'un héros romantique comme les aime l'Occident, plus soucieux de sa mythologie personnelle que de son peuple. C'est pourquoi aussi, d'un point de vue esthétique, cette fois, je hais le cinéma frivole de Tarantino qui fait de la violence une attitude cool et humoristique. J'aime ma ville. Mais, après le succès d'"Amours chiennes" au Mexique, un pays où on produit à peine douze films par ans, tout le monde s'imagine que je suis devenu millionnaire. Est-ce que je peux encore vivre à Mexico sans danger pour ma femme et mes enfants ? Rien de moins sûr. Il va sans doute falloir que je m'exile".

Fabrice Pliskin


Repérages

Pour son premier film, à travers trois portraits de chiens reflets de leurs maîtres, Alejandro Gonzales lnàrritu brosse un tableau mordant de sa ville, Mexico la violente. Pluriel et à la temporalité brouillée, " Amours Chiennes " est peu résumable. Sa force est de présenter un spectacle que ses trois amours n'offrent pas ouvertement. Le projet d'Inàrritu réside dans la narration d'une histoire que le spectateur compose à partir de fragments du film. Une histoire plus intuitive et, paradoxalement, plus instinctive se révèle au final.


Lire l'article : http://www.lesite.fr/reperages/html/actu-film/films-001101/001101-amours.htm



EL IMPARCIAL
Diario Independente de Sonora

Tiene crítica "alucinado" a Iñárritu
NUEVA YORK, EU (NTX) El cineasta mexicano Alejandro González Iñárritu está alucinando con la crítica que ha recibido en Estados Unidos su ópera prima, "Amores Perros", una de las 25 películas que participan en el Festival de Cine de Nueva York.
El jueves, el New York Times publicó una crítica a "Amores Perros" que bien podría catalogarse como una de las más halagadoras que haya hecho recientemente el diario no sólo a un film extranjero, sino también a una producción de factura estadounidense.
El columnista Elvis Mitchell, quien calificó la cinta mexicana de "emocionalmente rica" y "satisfactoria en muchos aspectos", fue mucho más allá al describir a González Iñárritu como un cineasta que "sabe lo que quiere" y con un "inmaculado control del medio".
"En su primera película, González Iñárritu emprende el tipo de viaje que algunos directores no hacen, o no pueden hacer, en toda una carrera", apuntó Mitchell.
A "Amores Perros" la bautizó como "el primer clásico de la nueva década, con consecuencias que probablemente marcarán su curso en la historia".
"Me alucinó la crítica del New York Times. Según Lions Gate Films (distribuidores de la cinta) ésta es la mejor crítica que hasta ahora ha recibido una película en este festival, porque los críticos suelen ser muy duros", dijo el joven cineasta.
"Es increíble", en su opinión, que la crítica estadounidense reciba a "Amores Perros" con la exclamación de ser el primer clásico de la nueva década.
Según González Iñárritu, los del Times también fueron "elogios a la posibilidad de hacer un cine mexicano que ya tiene un lugar dentro de festivales internacionales de esta magnitud".
El Festival de Cine de Nueva York, que con 38 años de existencia se erige como plataforma de lanzamiento del talento independiente de la cinematografía internacional, no deja de ser el más selecto de todo el mundo.
González Iñárritu añadió que percibe la crítica del Times como "injusta para otros directores mexicanos, al afirmar que (en el cine de México) no ha pasado nada desde (Luis) Buñuel", el maestro del cine surrealista que en 1950 retrató una cara de la realidad mexicana en la cinta "Los Olvidados".
"No comparto con él (Mitchell) esa responsabilidad que me está dando. Me pone en una posición demasiado injusta con otros colegas que han hecho un trabajo extraordinario", dijo el cineasta en una recepción ofrecida por el Consulado de México la noche jueves.
González Iñárritu muestra su rebeldía ante los encasillamientos, y deja en la historia y en los críticos la responsabilidad de calibrar si su cine es arte o entretenimiento.
"No me corresponde a mí decir cómo es mi cine. Para mí el cine es una extensión del ser humano. Me gusta exorcisarme, crear una catarsis, vomitar una serie de sentimientos, complejidades y contradicciones propias. Mi cine es único, porque soy yo", aseguró.